Chroniques d'une maman épanouie : Naviguer la vie de famille nombreuse avec amour, équilibre et bien-être
Quand j'étais enceinte de mon premier enfant, je ne savais pas quel genre de mère je serai, ni même quel genre de femme d'ailleurs. Je dois dire que je ne me posais même pas la question, peut-être qu'à cette époque déjà je savais lâcher prise ...
Et puis ma fille est arrivé, et tous les soucis avec. Rien de bien inquiétant, mais la vie de mère est difficile quand même. Avec ceci est arrivé l'angoisse de bien faire, l'angoisse de toujours mieux faire. Je lisais les magazines, les articles sur le net, les blogs, et très vite l'envie d'être une mère "parfaite", "exemplaire" est arrivée.
En fait c'est arrivé sans que je m'en aperçoive puisque pour moi c'était tout naturel. Il était alors logique pour moi que je devais allaiter mon enfant, la laisse pleurer ? JA-MAIS ! Les purées et les compotes étaient bien entendu "HomeMade", et ma maison était toujours IM-PEC-CABLE !
Voilà, j'étais transformé en Bree Van De Kamp !
Quand ma deuxième fille est arrivée les choses ont un peu changé. Parce que cette petite fille était différente de sa grande soeur, elle ne voulait pas dormir la nuit, elle salissait tout, elle retournait tout, et moi j'étais toujours dans mon organisation de fou. D'ailleurs je me souviens que j'ai encore poussé d'un cran mon envie de toujours mieux faire, puisque je me suis mise à la couture, au pain maison, aux yaourts maison, aux confitures maison, bref la totale. D'ailleurs je mettais des couches lavables à mon bébé parce que c'était mieux pour la planète (même si ce sujet me tient très à coeur), mais je dois avouer qu'à ce moment de ma vie, j'étais terriblement déprimée. En plus de ça j'avais la CAF au cul qui me forçait à trouver du boulot parce que mon chéri gagnait un peu moins que le SMIC et on avait 91 euros de RSA pour compléter nos revenus...
Voilà à ce moment c'était pour moi ... la descente aux enfers !
J'étais mal, je voulais toujours en faire plus, j'avais un planning très serré et soyons honnêtes, quand j'arrivais à le tenir à la lettre je ressentais une jouissance intérieure. Mais franchement, je ne sais pas si j'arrivais à atteindre ce moment deux fois par semaine ! Le reste du temps, j'étais surtout fatiguée, au bout du rouleau et j'avais cette boule d'angoisse qui me rongeait sans cesse de l'intérieur. Mes nuits étaient plus que chaotique puisque je faisais des insomnies, et quand je trouvais le sommeil, ma fille se faisait un plaisir de m'empêcher de dormir ..
Voilà, j'étais passé de Bree à Lynette Scavo !
Puis est arrivé l'annonce de ma troisième grossesse. Donc, je prenais la pilule, mais j'étais enceinte... Ce moment je ne l'oublierai jamais, je ne me sentais pas capable d'avoir un troisième enfant. Pas maintenant !!! J'étais tellement mal que j'ai fais une dépression, j'ai fais une pelade, ma tension est fortement monté et j'ai eu des soucis. D'ailleurs mon fils est né avec des soucis puisqu'il est direct monté en néonat. et puis voilà, rien de tel pour me faire culpabiliser encore plus. S'il était mal, c'était de ma faute ! D'un sens ce n'est pas faux, j'étais tellement déprimée enceinte que j'ai dû prendre des antidépresseurs, pas fort je vous rassure, puisque j'étais enceinte, mais quand même ! (Pour info je n'en ai pris que 10 jours !)
Les mois qui ont suivis ne m'ont pas fait changer, mon moral a vraiment eu du mal à remonter. Mon fils a grandit, et j'ai beaucoup culpabilisé parce que pour moi la mère parfaite n'était plus une simple mère au foyer, mais une mère active, qui arrive à tout gérer. J'ai cherché du boulot, mais heureusement je n'en ai pas trouvé (enfin si mais trop loin de chez moi, là je pense que si j'aurais accepté, je ne serais plus de ce monde !)
Je ressentais toujours ce sentiment de mal être, de mal faire. J'avais toujours l'impression d'être jugée. J'avais ce besoin de tout maîtriser, de tout contrôler. Et bien sûr comme les choses n'étaient en réalité pas contrôlable, je devenais dingue.
Pourquoi avoir toujours ce besoin d'être parfaite ?
Pourquoi vouloir être toujours plus ... ?
Pourquoi se poser tant de questions d'ailleurs ?
La vie ce n'est pas ça !!!!
C'est très récemment que j'ai compris que ce que je faisais nous mènerait à rien. En allant chez mon gynécologue, ma tension était fortement élevé. 18.6 de tension. Ce n'est pas nouveau pour moi puisque l'été dernier j'étais à 17.9 chez mon médecin, et l'an passé 18 toujours chez mon gynécologue.
Il a tiré la sonnette d'alarme et m'a demandé pourquoi j'étais autant sur les nerfs. Pourquoi ma tension était si élevée. Pour lui ce n'était plus un simple stress puisque là c'était sur la longueur, sur la durée. Je lui ai raconté tout ça, ce besoin d'être parfaite, de tout contrôler... Il m'a bien dit que tout ce que j'allais récolter était une grosse dépression, ou pire parce que la tension agit sur le coeur ! Voilà Bree où tu en es arrivé !!! Pourquoi au final ? Pour plaire à qui ? A la société ? Pour rentrer dans les normes ? L'étape suivante sera quoi ? Surcharger les emplois du temps des enfants, pour qu'ils deviennent des élèves modèles ? Les stresser à leur tour ? Non mais apprenons à lâcher prise. La vie est courte, et elle est belle. Quand je repense à tout ça, je m'aperçois bien que j'ai loupé les moments les plus importants pour rien au final ... J'ai la chance de pouvoir élever mes enfants, les voir grandir.. Un jour ils seront grands, et partiront du cocon familial, alors pourquoi ne pas profiter d'eux, plutôt que d'astiquer mes chaises ...
Aujourd'hui j'apprends. J'apprends à devenir une simple mère. Une mère capable de regarder son enfant plein de chocolat, et tampis s'il s'essuie la bouche sur mon pantalon. La vie c'est ça, rire des choses.
Je vous avoue que j'ai encore du boulot pour vraiment lâcher prise, mais j'y arrive tout doucement... D'ailleurs j'ai mis mon fils à la crèche, parce que avant je n'aurais jamais osé, puisque je ne travaille pas. Aujourd'hui j'ai besoin de me retrouver, besoin d'apprendre à me détendre, et j'y arriverai !